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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/150

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DISSERTATION SUR LES

effrayés par des apparitions funeſtes qu’ils attribuoient à ce malheureux.

Ils ouvrirent ſon tombeau, & trouverent ſon corps entier, & ayant les veines gonflées de ſang. Après avoir délibéré ſur cela, les Caloyers furent d’avis de démembrer le corps, de le mettre en pieces, & de le faire bouillir dans le vin : car c’eſt ainſi qu’ils en uſent envers les corps des Revenans.

Mais les parens du mort obtinrent à force de prieres qu’on différât cette exécution, & cependant envoyerent en diligence à Conſtantinople, pour obtenir du Patriarche l’abſolution du jeune homme. En attendant, le corps fut mis dans l’Egliſe, où l’on diſoit tous les jours des Meſſes, & où l’on faiſoit tous les jours des prieres pour ſon repos. Un jour que le Caloyer Sophrone dont on a parlé, faiſoit le divin ſervice, on entendit tout d’un coup dans le cercueil un grand bruit ; on l’ouvrit, & l’on trouva qu’il étoit diſſous comme un mort depuis ſept ans : on remarqua le moment où le bruit s’étoit fait entendre, & il ſe trouva préciſément à l’heure que l’abſolution accordée par le Patriarche avoit été ſignée.

M. le Chevalier Ricaut de qui nous tenons ce récit, n’étoit ni Grec, ni Ca-