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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/190

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DISSERTATION SUR LES

Florentin, grand Athée & prétendu Magicien, avoit une chambre ſecrette, où il s’enfermoit ſeul, & où il perçoit d’une aiguille une image de cire qui repréſentoit le Roi, après l’avoir chargé de malédictions & dévoué par des enchantemens horribles, eſpérant de faire mourir ce Prince de langueur.

Que ces conjurations, ces images de cire, ces paroles magiques ayent produit ou non leurs effets, cela prouve toûjours l’opinion qu’on en avoit, la mauvaiſe volonté des Magiciens, la crainte dont on en étoit frappé. Quoique leurs enchantemens & leurs imprécations ne fuſſent point ſuivies de l’effet, on croit apparemment avoir ſur cela quelque expérience, qui les faiſoit redouter à tort, ou avec raiſon.

L’ignorance de la Phyſique faiſoit prendre alors pour ſurnaturels pluſieurs effets de la nature ; & comme il eſt certain par la foi, que Dieu a ſouvent permis aux Démons de tromper les hommes par des prodiges, & de leur nuire par des moyens extraordinaires, on ſuppoſoit ſans l’examiner qu’il y avoit un art magique & des regles ſûres pour découvrir certains ſecrets, ou faire certains maux par le moyen des Démons, comme ſi Dieu n’eût pas