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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/221

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REVENANS EN CORPS.

gue à ſon doigt, qu’on n’avoit pû tirer en la mettant dans le cercueil ; la nuit ſuivante un Domeſtique attiré par l’eſpoir du gain, ouvrit le tombeau, rompit le cercueil, & ne pouvant arracher la bague, voulut couper le doigt de la perſonne, qui jetta un grand cri : le valet prit la fuite, la femme ſe débarraſſa comme elle put de ſon drap mortuaire, revint chez elle, & ſurvêquit à ſon mari.

M. Benard Maître Chirurgien à Paris atteſte, qu’étant avec ſon pere à la Paroiſſe de Réal, on tira du tombeau, vivant & reſpirant, un Religieux de ſaint François qui y étoit renfermé depuis trois ou quatre jours, & qui s’étoit rongé les mains autour de la ligature qui les lui aſſujetiſſoit ; mais il mourut preſque dans le moment qu’il eut pris l’air.

Pluſieurs perſonnes ont parlé de cette femme d’un Conſeiller de Cologne[1], qui ayant été enterrée en 1571. avec une bague de prix, le foſſoyeur ouvrit le tombeau la nuit ſuivante, pour voler la bague. Mais la bonne Dame l’empoigna, & le força de la tirer du cercueil.

  1. Miſſon, voyage d’Italie, tom. I. lettre 5. Goulart, des Hiſt. admirables & mémorables, imprimé à Genéve, en 1678.