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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/242

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DISSERTATION SUR LES

mortes, & agiſſant naturellement ſur les autres corps. 4. D’autres ont prétendu, que c’étoit l’ouvrage du Démon même. Entre ceux-ci quelques-uns ont avancé[1], qu’il y avoit certains Démons benins, différens des Démons malfaiſans & ennemis des hommes, à qui ils ont attribué des opérations badines & indifférentes, à la diſtinction des mauvais Démons qui inſpirent aux hommes le crime & le péché, les maltraitent, les font mourir, & qui leur cauſent une infinité de maux. Mais quels plus grands maux peut-on avoir à craindre des vrais Démons & des Eſprits les plus malins, que ceux que les Revenans de Hongrie cauſent aux perſonnes qu’ils ſucent & qu’ils font mourir ? 5. D’autres veulent, que ce ne ſoient pas les morts qui mangent leurs propres chairs, ou leurs habits, mais ou des ſerpens, ou des rats, des taupes, des loups cerviers, ou d’autres animaux voraces, ou même ce que les Payens nommoient Striges[2], qui ſont des oiſeaux qui dévorent les animaux & les hommes, & en

  1. Rudiger, Phyſio. Div. l. I. c. 4. Theophraſt. Paracelſ. Georg. Agricola, de anim. ſubterran. pag. 76.
  2. Ovid. l. 6. Vide Delrio, diſquifit. magic. l. I. p. 6 & l. 3. p. 355.