CHAPITRE LI.
Application de ces Exemples aux Vampires.
EN ſuppoſant ces faits, que je crois inconteſtables, ne pourra-t-on pas croire, que les Vampires de Hongrie, de Siléſie & de Moravie, ſont de ces hommes qui ſont morts de maladies chaudes, & qui ont conſervé dans leurs tombeaux un reſte de vie à peu près comme ces animaux dont nous avons parlé, & comme ces oiſeaux qui s’enfoncent pendant l’hiver dans les lacs ou les marais de la Pologne & des pays Septentrionnaux ? Ils ſont ſans reſpiration & ſans mouvement, mais non toutefois ſans vie. Ils reprennent leur mouvement & leur activité, lorſqu’au retour du printems le Soleil échauffe les eaux, ou lorſqu’on les approche d’un feu modéré, ou qu’on les apporte dans un poële échauffé d’une chaleur temperée : alors on les voit revivre & faire leurs fonctions ordinaires, que le froid avoit ſuſpendues.
Ainſi les Vampires dans leurs tombeaux reprennent la vie après un certain