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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/327

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REVENANS EN CORPS.

& en cela on a eu très-grand tort : car le prétexte qu’on a pris de leur prétendu retour pour inquiéter les vivans, les faire mourir, les maltraiter, n’eſt pas une raiſon ſuffiſante pour les traiter comme l’on fait. D’ailleurs leur prétendu retour n’a jamais été prouvé ni conſtaté d’une maniere qui puiſſe autoriſer perſonne à uſer d’une pareille inhumanité, ni à deshonorer, faire mourir ignominieuſement ſur des accuſations vagues, frivoles, non prouvées, des perſonnes certainement innocentes de la choſe dont on les charge.

Car rien n’eſt plus mal fondé que ce qu’on dit des Apparitions, des véxations, des troubles cauſés par les prétendus Vampires & par les Brucolaques. Je ne ſuis pas ſurpris que la Sorbonne ait condamné les exécutions ſanglantes & violentes, que l’on exerce ſur ces ſortes de corps morts ; mais il eſt étonnant que les Puiſſances ſéculieres & les Magiſtrats n’emploient pas leur autorité & la ſéverité des Loix, pour les réprimer.

Les dévouemens magiques, les faſcinations, les évocations dont nous avons parlé, ſont des œuvres de ténébres, des opérations de Satan, ſi elles ont quelque réalité, ce que j’ai peine à croire pour les dévouemens & les évocations des Manes,