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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/363

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REVENANS EN CORPS.

the Broſſier[1], qui ont fait tant de bruit à Paris au commencement du dernier ſiécle, parce que pluſieurs Savans qui nous ont donné leurs réflexions ſur ces aventures, ont aſſez fait voir que les Démons n’y ont eu aucune part ; & la derniére ſur tout eſt parfaitement détruite par le rapport de Mareſcot célébre Médecin, qui fut député par la Faculté de Théologie, pour examiner cette fille qui faiſoit tant de merveilles. Voici ſes propres paroles, qui peuvent ſervir d’une réponſe générale à toutes ces ſortes d’aventures : à naturâ multa, plura ficta, à Dœmone nulla. C’eſt-à-dire que le tempérament de Marthe Broſſier qui étoit apparemment fort mélancolique & hypocondriaque, contribuoit beaucoup à ſes Enthouſiaſmes, qu’elle en feignoit encore plus, & que le Démon n’y avoit aucune part.

  1. Marthe Broſſier fille d’un Tiſſerand de Romorantin fut produite comme Démoniaque en 1578. Voyez à ce ſujet l’Hiſtoire de M. de Thou livre cxxiii. & le tom V. du Journal de Henri III. Edition de 1744. page 206. &c. L’affaire de Loudun parut ſous Louis XIII. & l’on accuſa le Cardinal de Richelieu d’avoir fait jouer cette Tragédie pour perdre Urbain Grandier Curé de Loudun, pour avoir écrit une Satyre ſanglante contre lui.