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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/412

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LETTRE

gene Laërce, ni Platon, ni Ariſtote, ni aucun autre ne nous en eût pas laiſſé quelque traité ? Il ſeroit inutile de vouloir ſe rejetter ſur ce que le monde en penſoit alors. Ne ſçait-on pas de combien d’erreurs il a été infatué dans tous les tems, & qui pour être communes n’en étoient pas moins des erreurs ? Ne croyoit-on pas généralement autrefois qu’il n’y avoit point d’antipodes ; que ſelon que les poulets ſacrés avoient mangé ou non, il étoit permis ou défendu d’en venir aux mains avec l’ennemi ; que les ſtatues des Dieux avoient parlé, ou changé de ſituation ? Que l’on joigne à tout cela toutes les fourberies & les ſubtilités, que les charlatans mettoient en uſage pour tromper les peuples & leur faire illuſion : après cela ſera-t’on ſurpris qu’ils ayent réuſſi à leur en impoſer & à leur en faire accroire ? Mais qu’on ne s’imagine pas pourtant que tout le monde ait été leur dupe, & que parmi tant de gens crédules & aveugles il ne ſe ſoit pas toujours trouvé des hommes ſenſés & clairvoyans, qui ayent apperçu la vérité.

IV. Pour nous en convaincre, conſidérens ſeulement ce qu’en a penſé un