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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/73

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REVENANS EN CORPS.

afin que par leurs mérites ces offrandes ſoient ſanctifiées, après quoi ils les emportent, & s’en ſervent pour leur nourriture, & pour celle des pauvres : quicumque ſuis epulas eò deferunt, quod quidem à melioribus Chriſtianis non fit, & in pleriſque terrarum nulla talis eſt conſuetudo ; tamen quicumque id faciunt, quas cùm appoſuerint, orant, & auferunt, ut veſcantur, vel ex eis etiam indigentibus largiantur. Il paroît par deux Sermons qui ont été attribués à S. Auguſtin[1] qu’autrefois cette coûtume s’étoit gliſſée à Rome ; mais elle n’y a guére ſubſiſté, & y a été blâmée & condamnée.

Or s’il étoit vrai que les morts mangeaſſent dans leurs tombeaux, & qu’ils euſſent envie ou beſoin de manger, comme le croyoient ceux dont parle Tertullien, & comme il ſemble qu’on peut l’inférer de la pratique de porter de la viande, des fruits & du vin ſur les tombeaux des Martyrs & des Chrétiens : je crois même avoir des preuves certaines, qu’en certains endroits l’on mettoit auprès du corps des morts en terre dans les cimetiéres, ou dans les Egliſes, de la viande,

  1. Aug. Serm. 35. de Sanctis. nunc in dice, c. 5. Serm. cxc. cxcj. p. 318.