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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/84

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DISSERTATION SUR LES

du pain fait d’avoine, de racines, & d’écorce d’arbre, alimens qui ne peuvent engendrer qu’un ſang groſſier, & par conſéquent très-diſpoſé à la corruption, & à produire dans l’imagination des idées ſombres & fâcheuſes.

Il compare ce mal à celui de la morſure d’un chien enragé, qui communique ſon venin à la perſonne qui eſt mordue. Ainſi ceux qui ſont infectés du Vampiriſme, communiquent ce dangereux poiſon à ceux qu’ils fréquentent. De-là les inſomnies, les rêves & les prétendues apparitions des Vampires.

Il conjecture que ce poiſon n’eſt autre choſe qu’un ver qui ſe nourrit de la plus pure ſubſtance de l’homme, qui ronge inceſſamment ſon cœur, qui fait mourir le corps, & qui ne l’abandonne pas même au fond du tombeau. Il eſt certain que les corps de ceux qui ont été empoiſonnés, ou qui meurent de contagion, ne deviennent point roides après leur mort, parce que le ſang ne ſe congéle point dans les veines ; au contraire il ſe raréfie, & bouillonne à peu près de même que dans les Vampires, à qui la barbe, les cheveux & les ongles croiſſent, dont la peau eſt vermeille, qui paroiſſent engraiſſés, à cauſe du ſang qui ſe gonfle & abonde de toutes parts.