le ſang juſqu’à les faire mourir. Horace[1] : Neu pranſe Lamiæ vivum puerum extrahat alvo.
Les Septante dans Iſaïe traduiſent l’Hébreu Lilith par Lamia. Euripide & le Scholiaſte d’Ariſtophane en font auſſi mention, comme d’un monſtre funeſte & ennemi des mortels. Ovide parlant des Striges, les décrit comme des oiſeaux dangereux, qui volent la nuit & cherchent les enfans, pour les dévorer & ſe nourrir de leur ſang.
Carpere dicuntur lactentia viſcera roſtris,
Et plenum poto ſanguine guttur habent.
Eſt illis Strigibus nomen.
Ces préjugés avoient jetté de ſi profondes racines dans l’eſprit des peuples barbares, qu’ils mettoient à mort les perſonnes ſoupçonnées d’être Striges, ou Sorcieres, & de manger les hommes vivans. Charle-magne dans ſes Capitulaires, qu’il a compoſés pour les Saxons ſes nouveaux ſujets[2], condamne à mort ceux
- ↑ Horat. Art. Poët. v. 340.
- ↑ Capitul. Caroli magni pro partibus Saxonie, I. 6. Siquis à Diabolo deceptus crediderit ſecundùm morem Pagarorum, virum aliquem aut fœminam Strigem eſſe, & homines comedere, & propter hoc ipſum incenderit, vel carnem ejus ad comedendum dederit, vel ipſam comederit, capitis ſententiá puniatur.