Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
VIE DE MÉLANIE

variante, éblouissante et orné d’or le plus pur ; à la droite de mon Frère était un très beau et resplendissant trône sur lequel était saint Joseph ; puis moi, petit rien, j’osai m’asseoir à la gauche de ma Maman dès qu’Elle et mon Frère me l’eurent dit. Ah ! de quel bien-être, en ce moment, de quel bonheur, de quelle paix mon âme et même mon corps jouissaient, étaient inondés, remplis !… Depuis combien de temps étais-je abîmée dans la joie et la contemplation d’un bonheur inexprimable ? Ma Mère regarda mon Frère, et aussitôt le chœur des Vierges avec des instruments de musique tous différents qui paraissaient fort légers, commencèrent à chanter si bien, si bien qu’il m’est impossible d’en exprimer la moindre chose sinon que si j’avais été ici sur la terre, j’en serais morte de joie. Cette musique semblait me pénétrer, corroborer, élargir, reposer dans un bien-être doux et paisible, et surtout amoureux de l’amour le plus pur, le plus élevé.

Dans le Royaume du Dieu trois fois saint, les Bienheureux tous (chacun selon sa capacité ; jouissent de la même félicité dont Dieu jouit en lui-même dans des transports de joie incompréhensible aux mortels, ils sont bercés dans la