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À MA TRÈS CHÈRE FILLE
MADELEINE


Voici le livre que je te réservais depuis longtemps. Il est à peine de moi, puisque je n’en ai écrit que l’Introduction. Mais au-dessus de mes pages périssables et mourantes où j’ai mis pourtant tout mon cœur, tu verras l’âme, sublime et naïve comme le ciel, de cette Bergère du Paradis dont je me déclare le très humble présentateur.

Vouée par ta mère, avant ta naissance, à l’Immaculée Conception, Mélanie t’apprendra, mieux que je ne puis le faire, que la Sainte Vierge fut, en vérité, quand les monts et les abîmes n’étaient pas encore, l’Unique Élue pour être, un jour, l’Unique Ressource de Dieu, « le seul point de boue sans tache où le Rédempteur pût poser son pied sur la terre ».

Rien que cette pensée grandissant chaque jour en toi, te fera sainte, si tu le veux et — j’ose le dire — quand même tu ne le voudrais pas.

L’Immaculée Conception est ton gouffre particulier. Chacun a le sien. C’est l’abîme de lumière voulu pour toi et dont tu ne pourras jamais sortir, ô bienheureuse enfant de mes tourments.


Fête de saint Michel archange, 1911.