Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
VIE DE MÉLANIE

ne fut pas de longue duré car dès que la petite fille eu cinq ou six mois la Mère commançait à la porter dans des soirées voir des commédies et autres amusements, mais il fallait voir l’enfant crier, pleurer, déchirer les habits de sa Mère qui la tenait, personne ne savait d’où cela pouvait venir, les uns disait que cette enfant était malade, les autres disaient que le violon lui faisait peur, enfin les uns disait : c’est une enfant malicieuse qui ne veut pas que sa Mère prenne un peu de repos, elle voudrait la faire en aller d’ici, mais elle peut se corriger, les petites filles sont ordinairement grognons ; mais plus elle croissait plus elle aimait la solitude et la retraite ; son Père qui connaissait un peu la religion, lui parlait souvent de Dieu et de tout ce qu’il avait fait et fait encore pour nous. Mélanie qui était à ce qu’il parrait très sensible versait des larmes toutes les fois qu’on lui disait que c’était nos péchés qui avait fait Mourir Notre Seigneur, puis elle disait à Son Père : Oh !.. jamais je ne veux faire des péchés puisque ça a tant fait souffrir mon bon Dieu, oh ! Pauvre bon Dieu, je veux toujours penser à toi, et ne veux jamais te déplaire, quand je pourrai marcher toute seule, je ferai