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sable jaunâtre rempli de coquilles, de camerines et de pierres calcaires

Après avoir examiné la commune de Trie-le-Château nous gagnâmes le beau chemin de Gisors, où nous arrivâmes en côtoyant les bords de l’Epte[1]. Nous visitâmes les filatures de Gisors, nous en fîmes dessiner le château, et rentrâmes dans le département pour nous rendre à Boury, petite commune du canton de Montjavoult, qui n’a de remarquable que son château, bâti à la moderne, et la famille respectable qui l’habite. Ce château, placé dans un fond, est entouré d’amphithéâtres qui l’embellissent.

Les terres du territoire de Montjavoult sont d’une médiocre qualité : les récoltes y produisent de trois et demi à quatre pour un ; l’orge, le seigle et l’avoine rendent cinq pour un. Les pâturages sont en général très mauvais.

Les bois sont rares dans les environs de Mont-

  1. Sur une éminence à droite du grand chemin, à peu de distance d’un pré qui se trouve sur la gauche, nommé le pré de l’Empereur, on voit la place où Philippe-Auguste, roi de France, et Richard-Cœur-de-lion, roi d’Angleterre, eurent une entrevue, en 1195, et firent la paix, hà scène se passa sous un grand orme, du pied duquel on dit qu’il sortit un serpent ; les rois tirèrent leur épée pour le tuer, et firent croire un instant à leur troupe qu’ils vouloient se battre en duel. Il y a vingt ans, quand on fit la grande route actuelle, on voyoit encore à cette place une ancienne croix de bois, sur le haut de laquelle étoit sculptée la figure en pied dés deux rois ; il n’en reste plus aucun vestige.