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zontalement dans un trou profond de deux pieds,, et tournent, sans machines ou manivelles, à l’aide d’un bâton que l’ouvrier passe dans les rais ; la roue ayant reçu toute l’impulsion que ce moyen lui communique, tourne avec une grande vivacité ; et les poteries se fabriquent avec le poignet et la main, sans tour et sans autres moyens d’industrie. C’est un genre de création d’un grand intérêt ; mille formes dans un moment se communiquent à la matiere informe et brute : les livres saints n’ont pas tort dans leur style poétique et figuré de comparer aux potiers de terre l’Éternel fabricant les mondes.

Quelques uns de ces ouvriers gagnent jusqu’à 6 et 8 liv. par jour.

Il est inutile de dire que tous les objets fabriqués sont visités, réparés, soudés avec soin, qu’ils sechent à l’ombre avant qu’on les mette au four.

La longueur des fours est de trente-six à quarante pieds, leur largeur est de quatre pieds au bas de la fosse, et de sept en haut. Les fours ont huit pieds de hauteur. Un homme expérimenté dirige le feu, pour lequel il emploie dix-huit à vingt cordes de bois, et cinq cents fagots par cuitée.

Quand on pénetre dans le four pour en enlever les poteries cuites, la chaleur est encore extrême ; elle dépasse quarante degrés du thermometre