Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/231

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à une fort jolie femme qui depuis quelques temps avoit disparu…On ne parloit que des merveilles du château d’Hardivillers. Cinq ans s’étoient écoulés ; le propriétaire du château étoit forcé de louer sa terre à vil prix. Il soupçonna, éclairé par ses réflexions, par quelques faits, par les observations profondes de quelques philosophes, que les ruses de quelques filous pou-voient déterminer tous ces tours de lutins Escorté de deux braves, à l’époque la plus dangereuse, à la Toussaints, veille de la fête des morts, il se rendit à son château, armé jusques aux dents ; les esprits se tinrent tranquilles en annonçant dans le village qu’ils étoient enchaînés par le démon du président, plus fort et plus subtil qu’eux : ils se contenterent de remuer des chaînes, dont le bruit fit accourir la femme et les enfants du fermier ; ils se jetterent à genoux pour empêcher nos braves de se rendre dans la chambre où ce bruit se faisoit entendre : « Messieurs, leurs crioient-ils, que peut la force humaine contre des gens de l’autre monde ? M. de Féquencourt a tenté cette entreprise, il en revint le bras cassé ; M. d’Wrseles pensa périr accablé sous le poids de bottes de foin ». Tous ces exemples n’arrêterent point les braves compagnons du président : ils monterent, le pistolet d’une main, une bougie de l’autre ; ils ne virent d’abord qu’une épaisse fumée, traversée de quelques traits de flamme, à l’aide desquelles on appercevoit confusément l’esprit en costume