Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/290

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trop austeres en assurant que la jeunesse a passé de la liberté à un tel esprit d’indépendance morale qu’il a fait disparoître presque absolument les vestiges de l’autorité paternelle, en a rendu les ressorts entierement nul, et arrache tous les jours de la bouche des peres et meres cet a aveu humiliant pour l’espece humaine, que les enfants sont devenus pour eux des maîtres plus impérieux qu’ils n’ont droit de l’être eux-mêmes au sein de leurs familles ; enfin on rougiroit de retracer sur le papier les scenes révoltantes, les luttes scandaleuses qui divisent souvent les peres et les fils. S’il a pu exister des temps assez malheureux pour observer de sang-froid un tel degré de dépravation, l’homme sensé et jaloux de l’honneur de son espece n’y peut voir qu’une dégradation avilissante, et le germe précurseur de la dissolution des empires les mieux consolidés. »

Ils ajoutent, en parlant des habitants du pays : « En tout temps, en tous lieux, même dans les régions fabuleuses, les jeux et les ris se plaisent peu sur un sol aride, et préferent le séjour de l’abondance ; aussi les jeux, nécessaires à la suite des travaux de la campagne, les seuls qui soient propres à entretenir l’activité, sont-ils rares dans ce canton : s’y livre-t-on, c’est avec effervescence ; l’excès en accompagne presque toujours l’usage, et l’ivresse avec laquelle on les goûte détruit plus les forces qu’elle ne les rétablit. »