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lui donnoit une place d’honneur ; on lui présen-toit quelques rafraîchissements. À deux heures et demie le seigneur donnoit la main à la Rosiere : elle étoit accompagnée de son cortege ; et pendant les vêpres elle occupoit un fauteuil au milieu du chœur ; un prie-dieu étoit placé devant elle : le seigneur étoit à sa droite, le premier officier de la justice à sa gauche, derriere elle se plaçoient les autres officiers ; les douze filles, qui ne la quit-toient pas dans ces différentes cérémonies, étoient placées sur des banquettes à ses côtés ; et les douze jeunes garçons du cortege formoient deux haies à l’entrée du sanctuaire ; le sergent, les officiers de la justice gardoient les portes du chœur : la seule Rosiere recevoit les encensements et les hommages honorifiques que le célébrant distribue communément au seigneur, aux prêtres, aux marguil-liers, du village.
Des que les vêpres étoient finies le clergé con-duisoit processionnellement la Rosiere dans une chapelle située sur la place de Salency, dédiée à S. Médard, et bâtie sur la place de son berceau. Le prêtre officiant bénissoit le chapeau de rose, l’anneau d’argent, et faisoit un discours analogue à la fête : la Rosiere à genoux recevoit la couronne et l’anneau ; on chantoit le Te Deum en la reconduisant à l’église, où elle assistoit aux complies, au salut du S.-Sacrement. Suivie d’une foule im-
