Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/84

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tiers, des demeures placées au milieu de jolies prairies, nous firent connoître toutes les pertes qu’avoient faites les infortunés habitants de Thérines.

Je ne tairai pas un mot qui me fut attesté : au moment où la généreuse mademoiselle d’Héronval distribuoit ses grains et son argent, un homme chargé de ses bienfaits, dit dans sa cour : Elle ne donneroit pas tant d’argent si elle ne le remuoit pas à la pelle. Mais quittons cette terre d’ingratitude et de la plus pure générosité.

Les maisons de Thérines étoient bâties en cailloux mêlés de pierres blanches calcaires, unies par un ciment argilleux. Le silex qui formoit une partie des solins et des murailles avoit reçu une si grande chaleur, qu’il se délitoit et se séparoit en feuilles plus ou moins épaisses.

Après une montagne assez élevée, nous traversâmes des plaines immenses peu fécondes, mais cultivées et plantées de pommiers. Des gardes à cheval, la garde nationale, la gendarmerie de Grandvilliers nous entourerent ; et de tous les points d’un vaste horizon des femmes, des enfants, des vieillards, accoururent : nous pénétrâmes avec difficulté dans Grandvilliers au milieu d’un cortège joyeux de cinq ou six mille individus.

Grandvilliers, bourg considérable et bien percé, est coupé par quatre grandes routes ; l’une d’elles