Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’ils ont quelques succès, ils viennent achever leur carrière sous le toit qui les vit naître.

Les jours de fêtes et les dimanches sont des jours révérés dans toutes ces contrées ; mais les fètes patronales de chaque village se célebrent avec une pompe, avec une recherche, avec une dépense extraordinaire ; on s’en occupe trois mois d’avance ; les mères, les filles, la servante, le vitrier, le menuisier, soignent, préparent les meubles, l’intérieur, l’extérieur de la maison ; il n’est plus d’épargnes, de modération même dans les achats, dans les préparatifs que ces fêtes déterminent : les mets les plus recherchés sont prodigués aux parents, aux amis, aux étrangers qui s’y réunissent. On m’a fait le tableau de ces assemblées brillantes, et j’ai cru lire la description des noces de Gamache : les mariages s’y décident, les haines y disparoissent ; l’amour et la gaieté, les transports, la danse, les bons mots, quelques chansons grivoises, une parure recherchée, des fleurs, tout embellit ces journées du bonheur ; on n’est consolé de leur chute dans un village que dans l’espoir de les voir bientôt renaître dans un autre. Les étrangers s’éloignent avec chagrin à la fin du jour ; mais l’obscurité de la nuit, leur amie qu’ils ramenent sous le bras, de doux propos, quelques larcins faits au détour du bois, ont bientôt dissipé l’émotion fâcheuse qu’ils viennent d’éprouver ; tandis que les habitants du village prolongent leur bon-