DU DEPARTEM. DE L’OISE. 13 La classe indigente se nourrit de légumes, de farineux, et de poisson de mer, qui depuis quel- ques temps y arrive en abondance. La biere est la principale boisson de Senlis; il y a deux établissements considérables en ce genre, les eaux des rivieres étant très bonnes et très douces: le plus fort brasseur du pays est le citoyen Alin. Une quantité de moulins a eau, occupés prin- cipalement à l’approvisionnement de Paris, sont placés dans les environs de la ville: depuis long- temps la farine provenant de ces usines est la plus recherchée. On est redevable à la famille Pigeau d’un pro- cédé ingénieux pour la mouture des grains, géné- ralement adopté. Le citoyen Lefevre, de la porte de Meaux, fait moudre seul douze cents setiers par mois. Le tempérament des habitants est sain et 1*0- buste: il n’est pas rare d’y voir des centenaires; les nonogénaires y sont fort nombreux. Senlis a plusieurs maisons de secours et de cha~ rité; elles seront indiquées dans mon tableau des hospices. En I478 Senlis envoya une colonie d’ouvriers dans Arras pour repeupler cette ville , dont Louis XI` avoit expatrié les habitants. Sur la fin du siecle dernier elle possédoit des ma- nufactures de serges qui avoient de la réputation.
