ig)8 ANTIQUITES Deux tableaux couvrent le reste de la tablette. Un Gaulois vetu d`une tunique, ceint au milieu du corps, portant des bottines semblables à celles qu’on voit dans les chasses gauloises que Mont- faucon a fait graver, enfonce avec vigueur une lance dans la gorge d’un lion furieux. Un Gaulois presque nu , portant une espece de tanga à la maniere des neg: es , arme d’un javelot, défend contre un satyre u11e grappe de raisin dont il veut s’emparer ; le satyre tient de la xnain gauche un pannier. Le travail de ce précieux morceau , le mouve- ment des hommes , des animaux, le jet arrondi des feuillages, appartient aux beaux jours de la sculpture chez les Romains. Le copiste manque d’execution; elle n`est pas aussi parfaite qu'on pourroit l`attendre du compositeur habile qui créa , qui lia ces caprices; mais les idees , les formes, sont bien rendues. Gest ainsi qu°à Por- tici , dans les tableaux mal exécutés , trouvés soit dans les fouilles d’IIerculanum, soit dans celles de Pompeia , on reconnoit malgre le laire d’un peintre médiocre, le génie du statuaire qu’il essaya de copier. Observez que, conformément aux idees pures des Gaulois, les nudites ne présentent ja- mais ce que la décence commande de couvrir. Trois ou quatre cents ans apres, ou plus tard, un graveur détestable traca sur le revers de ces cadres Jesus-Christ en croix, pleuré par laViierge et la Magdeleine, dans une arcade à cintre plein,
