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218 ANTIQUITES de la chrétienté: le luxe des cérémonies romai- nes s’introduisit dans la religion catholique , comme les chroniques et les mémoires du temps , les livres de Grégoire de Tours, etc. l’attestent, Tout devint religion et piété dans la domination des rois francs , qui, par le sacrifice de leur an- cien culte , venoient d’acquérirla possession d’un vaste empire. Le pouvoir civil ou royal fut pres- que anéanti par la puissance ecclésiastique; les palais des grands tomberent, et les immenses fa- briques de l’église se multiplierent dans toutes les cités. Beauvais eutjusqu`à treize paroisses, quatre collégiales , et huit couvents, et , dans un rayon de six lieues, dix-neuf abbayes d’hommes ou de fem- mes : le diocese de Beauvais étoit composé de qua- tre cents quarante-une cures ou vicariats. On se souvient encore de la pompe et du luxe des céré- monies de toutes ces églises, riches de reliquaires et d’ornements ; pas un instant du jour sans que le son multiplié des cloches , le bruit des serpents et des chantres ne retentissent dans les airs; les rues étoient pavées de fleurs et remplies de pro- cessions , leurs parfums et l’encens enivroient la multitude: prêtres , chanoines , enfants de choeur, toujours pressés sans avoir rien à faire , se heur- toient, se croisoient dans les rues : nulle conver- sation suivie ne résistoit aux carillons des beffrois; point de sommeil les jours de fêtes, qui s’annon- çoient des quatre heures du matin, et ne se ter-