DE toutes les plantes qui croissent spontanément dans la forêt de Compiegne il y en a peu de plus intéressantes pour le département de l’Oise, et de moins connues que le Carex arenaria de Lin. Ce n’est ni par sa belle forme ni par le luxe de ses couleurs qu’elle a le droit de fixer l’attention des botanistes ; car sa tige, très simple, et sa fleur monoïque, est privée de la plus belle parure des végétaux, de corolle apparente.
On y reconnoît très bien tous les caractères constitutifs du genre carex ; et d’après un signalement si positif, on est surpris de ne trouver dans les auteurs qui ont parlé de cette plante, à l’exception de Leers[1], qui en a donné une mauvaise figure, qu’une description vague, et surtout une synonymie incertaine.
Elle est cependant facile a reconnoitre par l’organisation, la forme, la structure de sa racine, une des plus longues de celles de l’Europe. Elle rampe superficiellement dans une étendue de 30 à 40 pieds ; et dans ce long trajet, si la sève ne trouve pas d’obstacle contraire à son développe-
- ↑ Leers. Flora herbornensis , 1775, page 195, n° 706.
