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LES BELLINI.

coupe des paupières et dans la forme de la bouche. Si insuffisantes qu’elles soient, au point de vue de l’ensemble de l’œuvre du maître, ces deux Madones sont néanmoins précieuses comme fournissant l’origine de la demi-figure devant une balustrade, motif que Giovanni Bellini variera plus tard à l’infini.

V

LES FRÈRES BELLINI.

On est mal édifié sur la jeunesse de Gentile et de Giovanni Bellini. On ignore même jusqu’à quel point ce dernier appartenait à la famille. Dans son deuxième testament, daté de 1471, Anne Bellini ne mentionne pas son nom, ce qui n’a pas laissé de faire mettre en doute la légitimité de sa naissance.

Rien ne prouve non plus péremptoirement que Gentile ait été l’aîné, quoique l’inscription du tableau d’autel de Padoue, où il se trouve cité le premier, semble confirmer cette hypothèse. Une très faible différence d’âge devait exister, entre les deux frères, lorsqu’ils travaillèrent avec leur père au Santo, avant 1460, et ils durent, bientôt après, s’installer pour leur compte. Ils avaient conquis leur indépendance, au moment de collaborer aux fresques des Scuole (1465-1466), et il y a toute raison de croire qu’ils restèrent associés, au moins jusqu’en 1472.

Durant cette période, la renommée de Gentile l’emporte