Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/123

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La cour revint à Saint-Cloud après la fédération : un scélérat, nommé Rotondo, s’y introduisit dans le dessein d’assassiner la reine. On a su qu’il avait pénétré jusque dans les jardins intérieurs : la pluie empêcha Sa Majesté de sortir ce jour-là. M. de La Fayette, qui avait eu connaissance de ce complot, donna les consignes les plus sévères à tous les factionnaires ; et le signalement de ce monstre fut répandu dans le palais, par l’ordre du général. J’ignore comment on parvint à le soustraire au supplice. Une contre-police, qui appartenait au roi, découvrit aussi qu’il se tramait un projet d’empoisonner la reine. Elle m’en parla sans la moindre émotion, ainsi qu’à son premier médecin, M. Vicq-d’Azyr. Mais nous cherchâmes, lui et moi, quelles précautions il fallait prendre : il se reposait beaucoup sur l’extrême sobriété de la reine ; cependant, il me conseilla d’avoir toujours à ma portée une bouteille d’huile d’amandes douces, que je fe-

    donner un coup de hache, et tout le monde travaillant en chantant : Ça ira, ça ira.

    » Au troisième acte, les officiers municipaux en écharpe, l’Assemblée nationale, les gardes nationales, les officians en habits pontificaux, et des prêtres qui chantent. Un régiment d’enfans, chantant : Moi, je suis soldat pour la patrie, en français et en anglais. Tout cela nous paraît très-nouveau au bord de la Tamise, et chaque couplet est redemandé et applaudi jusqu’au délire. » (Anecdotes du règne de Louis XVI, tome IV, pag. 93-94.)

    (Note de l’édit.)