Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le père de cette femme de Lamotte était paysan à Auteuil, quoiqu’il se nommât Valois. Madame de Boulainvilliers avait vu de sa terrasse deux petites paysannes assez jolies, portant avec peine de lourds fagots ; le curé de la paroisse, qui se promenait avec elle, lui dit que ces enfans avaient des papiers fort curieux, et que, sans aucun doute, ils descendaient d’un Valois, bâtard des princes de ce nom.

Cette famille de Valois avait cessé de paraître depuis fort long-temps. Des vices héréditaires les avaient successivement jetés dans la plus grande misère.

J’ai entendu dire que le dernier de ces Valois connu avait occupé la terre de Gros-Bois ; que venant rarement à la cour, Louis XIII lui demanda ce qu’il faisait pour rester toujours à la campagne ; et que ce M. de Valois se borna à lui répondre : Sire, je n’y fais que ce que je dois. Peu de temps après, on découvrit qu’il faisait à Gros-Bois de la fausse monnaie.

Aussitôt que la nouvelle de l’arrestation du grand-aumônier fut répandue à Paris, M. le prince de Condé, qui avait épousé une princesse de la maison de Rohan, le maréchal de Soubise, madame

    ceux de la dernière classe du peuple, entrait dans la galerie et dans les grands appartemens de Versailles, comme dans le parc.

    (Note de madame Campan.)