annoncer qu’il se mettrait en marche vers cinq heures du matin.
» La reine renouvelait ses observations ; le roi restait muet. Personne n’éleva la voix. Il m’était réservé de donner encore le dernier conseil. J’eus la fermeté de dire : « Marchons et ne délibérons pas ; c’est l’honneur qui commande ; c’est le bien de l’État qui l’exige. Allons à l’Assemblée nationale ; il y a long-temps que cette démarche devrait être faite. »
« Allons, dit le roi, levant sa main droite, marchons, donnons, puisqu’il le faut encore, cette dernière marque de dévouement. »
» La reine fut entraînée ; son premier mouvement fut pour le roi, le second pour son fils. Le roi n’en eut aucun.
« M. Rœderer, Messieurs, dit la reine, vous répondez de la personne du roi, vous répondez de celle de mon fils. »
« Madame, répondit M. Rœderer, nous répondons de mourir à vos côtés ; voilà tout ce que nous pouvons garantir. »
(Histoire de Marie-Antoinette, par Montjoie.)