Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/66

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un sincère repentir et même par sa mort, prononça ces mots atroces : Le sang qui coule est-il donc si pur ? lorsque le fils de M. Berthier vint à l’Assemblée implorer l’éloquence et la piété filiale de M. de Lally pour lui demander de sauver la vie de son père. J’ai su, depuis, qu’un fils de M. Foulon, rentré en France, après ces premières crises de la révolution, voulut voir Barnave, et lui remit celui des deux Mémoires dans lequel M. Foulon avait conseillé à Louis XVI de prévenir l’explosion révolutionnaire, en accordant, de sa propre volonté, tout ce que l’Assemblée demandait avant l’époque du 14 juillet. « Lisez ce Mémoire ; je vous l’ai apporté pour ajouter à vos remords ; c’est la seule vengeance que je veuille tirer de vous. » Barnave fondit en larmes, et lui dit tout ce que la plus profonde douleur put lui inspirer.