Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/96

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cour deux fois par semaine, avant de se rendre à la messe, et dînait ces jours-là en public avec le roi ; elle passait le reste du temps avec sa famille et ses enfans ; elle n’eut point de concert, et ne fut au spectacle qu’en 1791, après l’acceptation de la constitution[1]. La princesse de Lamballe eut cependant, dans son appartement aux Tuileries, quelques soirées, assez brillantes par l’affluence du monde qui s’y rendait. La reine fut à quelques-unes de ces réunions ; mais promptement convaincue que sa position ne lui permettait plus de se trouver dans des

    madame Élisabeth, pour la grande pièce de son appartement du rez-de-chaussée des Tuileries. L’impératrice Joséphine a vu et admiré ce tapis, en ordonnant de le conserver dans l’espoir de le faire un jour parvenir à Madame.

    (Note de madame Campan.)

  1. On jugera aussi de la véritable situation où se trouvait la reine dans les premiers temps de son séjour à Paris, par la lettre suivante qu’elle écrivait à la duchesse de Polignac :

    « J’ai pleuré d’attendrissement en lisant vos lettres. Vous me parlez de mon courage : il en faut bien moins pour soutenir le moment affreux où je me suis trouvée, que pour supporter journellement notre position, ses peines à soi, celles de ses amis et celles de ceux qui nous entourent. C’est un poids très-fort à supporter, et si mon cœur ne tenait par des liens aussi forts à mon mari, à mes enfans, à mes amis, je désirerais de succomber. Mais vous autres me soutenez : je dois encore ce sentiment à votre amitié. Mais moi, je vous porte à tous malheur, et vos peines sont pour moi.... » (Histoire de Marie-Antoinette, par Montjoie.)

    (Note de l’édit.)