Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/19

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    Puisque nous avons déjà donné deux fois, dans les notes de ce volume, des extraits des Mémoires écrits par madame du Hausset, nous devons au lecteur quelques détails sur cette dame et sur son ouvrage.

    « M. Senac de Meilhan, entrant un jour chez M. de Marigny, frère de madame de Pompadour, le trouva brûlant des papiers. Prenant un gros paquet qu’il allait aussi jeter au feu : « C’est, dit-il à M. de Meilhan, l’ouvrage d’une femme de chambre de ma sœur. Cette femme était estimable, mais tout cela est du rabachage ; au feu, » et il s’arrêta en disant : « Ne trouvez-vous pas que je suis ici comme le barbier de Don Quichotte, qui brûle les ouvrages de chevalerie ? — Je demande grâce pour celui-ci, dit son ami. J’aime les anecdotes, et je trouverai sans doute dans ce manuscrit quelque chose qui m’intéressera. — Je le veux bien, » répliqua M. de Marigny ; et il le lui donna.

    « Madame de Pompadour avait deux femmes de chambre qui étaient femmes de condition : l’une, madame du Hausset, ne changea point de nom ; l’autre prit un nom emprunté, et ne se fit pas connaître aux yeux du public pour ce qu’elle était*. Le journal dont il s’agit est l’ouvrage de la première. »

    Il n’a jamais été imprimé qu’à un très-petit nombre d’exemplaires. Notre intention est de le joindre à notre collection, en y ajoutant des morceaux inédits et fort piquans sur le règne de Louis XV.

    (Note de l’édit.)

    *. On verra dans les éclaircissemens, lettre (A), que madame de Pompadour poussa son insolente vanité jusqu’à vouloir que son maître d’hôtel fût décoré d’un ordre militaire.