Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aussi me rendre le papier à vignettes que vous avez dans votre écritoire ; on vous en donnera de plus simple pour écrire à vos parens, c’est-à-dire, seulement à votre père, à madame votre mère, à vos grands parens, à vos tantes et à vos oncles. » J’étais furieuse, le sang m’a monté au visage, j’ai pris ma lettre avec l’intention de la déchirer ; la dame surveillante s’est avisée de me dire avec un grand sang-froid que j’étais colère...... Madame la Directrice me fait demander dans son cabinet, je vais rouler ma lettre et la mettre dans mon sac.

Une lettre de toi, mon Élisa, et je la reçois des mains de madame la Directrice ! Sans la faveur que tu as obtenue, je ne posséderais pas une ligne de ta main ! Quelle marque d’amitié tu viens de me donner ! j’en serai reconnaissante toute ma vie : je te dois le premier moment de bonheur que j’aie éprouvé depuis mon départ de Valence ; je vais chercher à prendre mon mal en patience ; écris-moi, je lirai tes lettres, et je tâcherai d’en profiter. Ma mère est repartie pour Valence après m’avoir fait les visites qu’elle m’avait promises.