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tait promis de ne légitimer aucun enfant naturel ; le grand nombre de princes de ce genre, que Louis XIV avait laissés, était une charge pour l’État, et rendait la détermination de Louis XV très-louable. M. l’abbé de Bourbon était très-beau, ressemblait parfaitement à son père ; il était fort aimé des princesses, filles du roi, et sa fortune ecclésiastique aurait été portée par Louis XVI au plus haut degré. On lui destinait le chapeau de cardinal, l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés et l’évêché de Bayeux. Sans être rangé parmi les princes du sang, il aurait eu une très-belle existence. Il mourut à Rome d’une petite vérole confluente ; il y fut généralement regretté ; mais les événemens sinistres qui ont assailli l’illustre maison dont il avait l’honneur de porter le nom, doivent faire envisager sa mort prématurée comme un bienfait de la Providence. Mademoiselle de Romans s’était mariée à un gentilhomme nommé M. de Cavanac ; le roi en fut mécontent, et tout le monde la blâmait d’avoir, en quelque sorte, quitté par cette alliance le simple titre de mère de l’abbé de Bourbon[1].


Les monotones habitudes de la grandeur royale donnent trop souvent aux princes le désir de se

  1. Une pareille anecdote serait un sujet de réflexion trop pénible. Faut-il ajouter encore à l’impression qu’elle doit laisser