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des officiers de la chambre du roi ou de celle de la reine de s’y trouver, afin que Sa Majesté y fût environnée de gens sûrs sans qu’elle pût s’en douter ni en être gênée. Probablement que le capitaine des gardes prenait aussi de son côté d’autres précautions de ce genre. Mon beau-père, pendant la jeunesse du roi et la sienne, a été plusieurs fois du nombre des serviteurs à qui il était enjoint de se présenter sous le masque dans ces réunions formées souvent à un quatrième étage, ou dans quelque salle d’aubergiste. Dans ce temps-là, pendant la durée du carnaval, les sociétés masquées avaient le droit d’entrer dans les bals bourgeois ; il suffisait qu’une personne de la compagnie se démasquât et se nommât.

    que sa figure, sa taille et son maintien lui donneraient dans la maturité de l’âge.

    « On ne saurait voir un enfant plus agréable que notre jeune roi. Il a de grands yeux noirs et de longs cils qui frisent ; un joli teint, une charmante petite bouche, une longue et abondante chevelure brune, de petites joues rouges, une taille droite et bien prise, une très-jolie main, de jolis pieds ; sa démarche est noble et altière ; il met son chapeau comme le feu roi. Il a le tour du visage ni trop long ni trop court ; mais ce qu’il y a de mal, et ce qu’il a hérité de sa mère, c’est qu’il change de couleur d’une demi-heure à l’autre. Quelquefois il a mauvaise mine ; mais, au bout d’une demi-heure, toutes ses couleurs reviennent. Il a des manières aisées ; et on peut dire, sans flatterie, qu’il danse bien. Adroit dans tout ce qu’il fait, il commence déjà (1720) à tirer des faisans et des perdrix ; il a une grande passion pour le tir. »

    (Note de l’édit.)