Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/5

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des hommes, soit durant le cours de sa vie, soit après avoir succombé. Ces Mémoires, qui sont terminés depuis dix ans, ont obtenu les suffrages de quelques gens de goût ; et mon fils, après moi, pourra les faire imprimer[1]. J’ignore si mes souvenirs mériteront de voir le jour ; mais en m’occupant de les écrire, je me distrais ; je passe des heures plus calmes ; et, autant que peut me le permettre un cœur sensible, je m’éloigne des scènes douloureuses dont je suis en ce moment environnée. L’idée de réunir tout ce que ma mémoire peut me rappeler d’intéressant, m’est venue en parcourant l’ouvrage intitulé Paris, Versailles et les Provinces au dix-huitième siècle. Ce recueil, composé par un homme de bonne compagnie, est plein d’anecdotes piquantes, et presque toutes ont été reconnues pour vraies par les contemporains de l’auteur. De semblables compilations valent bien ces amas, ces recueils de bons mots, de calembours, qui étaient en vogue il y a cinquante ans. On y trouve des faits ; on y reconnaît des personnages qui ont

  1. Madame Campan, en écrivant ces lignes, ne pensait guère que la mort de son fils dût précéder la sienne. Voyez la notice.
    (Note de l’édit.)