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Causes naturelles de la mort du dauphin, père de Louis XVI, et de la dauphine, princesse saxonne, en réponse à tous les bruits d’empoisonnemens répandus par Soulavie[1].

Plusieurs années avant sa mort, M. le dauphin eut une petite vérole confluente qui mit ses jours en danger ; il conserva, long-temps après sa convalescence, un galon suppurant au-dessous du nez. On lui donna le conseil dangereux de le faire passer en faisant usage d’extrait de Saturne ; le remède eut un succès complet ; mais le dauphin, qui était d’une corpulence considérable, maigrissait

  1. Je laisse le titre de ce morceau tel qu’il est, mais je dois remarquer que le reproche fait à Soulavie manque ici d’exactitude. Il a fait ce qui est du devoir de tout annaliste impartial. Il a rapporté, il est vrai, les indignes accusations dont M. le duc de Choiseul était l’objet, et que je crois sans aucun fondement ; mais en même temps, il recueille des témoignages qui défendent la mémoire de M. de Choiseul, assez protégé, selon moi, par son caractère. M. de Choiseul n’aimait pas le dauphin ; il eut le tort de le braver. On doit lui reprocher, sans doute, de s’être un jour emporté au point de lui dire : « Je puis être condamné au malheur d’être votre sujet ; je ne serai jamais votre serviteur. » Mais entre cet emportement audacieux et l’attentat le plus noir, la distance est immense, et M. de Choiseul n’était pas capable de la franchir. Voyez dans les éclaircissemens les pièces pour et contre qu’a données Soulavie. Lettre (G).
    (Note de l’édit.)