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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/11

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Fanchette, ayant sous le bras un panier qu’elle pose sur le banc un moment après.

Pardine, où j’vas ! vous l’savez b’en. J’allons porter au château des légumes pour la journée. — Et vous, M. Henry, qu’est-ce donc qui vous fait sortir si tôt ?

Henry.

Un billet que M. de Fierval écrit à son père. Il faut qu’il soit bien pressé, car il m’a recommandé de ne pas revenir sans une réponse positive. — Je la devine. Le jeune homme n’a point d’argent, il en demande au pauvre papa, qui, de son côté, n’en a guères… J’ai bien peur de ne pas la rapporter, la réponse positive.

Fanchette.

Il n’est donc pas riche, M. de Fierval ?

Henry.

Plus loin de l’être, que vous et moi ne sommes près d’être pauvres.

Fanchette, soupirant.

J’n’avons pourtant pas l’air b’en opulens.

Henry.

Et lui, au contraire, semble affecter la magnificence : l’un ne prouve pas plus que l’autre.

Fanchette.

Que vous êtes heureux, M. Henry, d’être comme ça content de vot’ sort !