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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/33

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la Marquise.

Allons, n’allez vous pas vous fâcher. Voyez le grand mal ! voilà ce que c’est que d’avoir été passer quelque mois à Paris ; vous en avez rapporté une tête de fer et une estomach détestable ; je n’aime point cela, mon enfant, et, pour votre intérêt comme pour votre santé, je vous conseille de vous corriger de l’un et de l’autre.

Catherine.

Ah, Madame ! vous me punissez bien cruellement d’une réflexion que je n’aurais sûrement pas risquée, si je n’avais trouvé mon excuse dans l’intérêt qu’inspire Mademoiselle.

Élise, avec dédain.

Je suis bien heureuse de vous intéresser, madame Catherine.

Catherine.

Pourquoi pas, ma belle demoiselle ? il est toujours flatteur d’inspirer la bienveillance, et l’amitié d’une simple paysanne a bien son mérite, quand elle est franche et désintéressée comme la mienne.

Élise, la fixant.

Catherine, vous avez beau dire, ce n’est pas à moi à qui vous ferez croire que vous soyez née précisément dans votre état ; vous ne sauriez dire deux phrases de suite sans vous trahir.

la Marquise.

Ma fille a raison ; et, pour moi, j’ai pensé plus d’une fois……

Catherine, coupant vivement.

Mesdames, voici M. de Fierval.