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Page:Candeille - Le Commissionnaire.djvu/26

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regarde Germaine) Germaine !… vous avez travaillé !… vous pouvez encore travailler !

Germaine.

Oui, oui ; laissez-moi faire. Bientôt…

Henriette, foible.

Je voudrois pouvoir vous aider ; — mais je ne sais… une langueur… pénible… une foiblesse extrême…

Henri.

J’ai faim !

Babet, pleurant.

Et moi aussi, j’ai faim !

Henri, tombe de foiblesse en criant :

Ma mère ! ah ! ma mère !

Henriette, s’élance sur le corps de son fils, le relève et le réchauffe sur son sein.

Mon enfant !… mon enfant !… Être éternel !… Dieu de justice et d’humanité !… prends pitié d’une mère aux abois ! vois ces enfans… vois leur misère profonde !… rends-leur la vie en leur rendant leur père, et délivre-moi d’une existence inutile. (Elle tombe accablée, son fils dans ses bras.)


Scène III.

CANGE, HENRIETTE, GERMAINE, BABET, HENRI.
Cange, entr’ouvrant la porte.

N’est-ce pas ici que demeure la citoyenne Northel ?

Germaine, pleurant.

Hélas, Citoyen, la voilà expirant de douleur sur le corps de son fils, qui se meurt d’inanition.

Cange, hors de lui.

Qui se meurt d’inaniti… et vous êtes là… tranquillement à les regarder ? Secourez-les donc, mordienne, secourez-