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Page:Candeille - Le Commissionnaire.djvu/7

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LE COMMISSIONNAIRE,
COMÉDIE.

ACTE PREMIER.

Il est huit heures du matin. Le théâtre représente une grande rue de Paris, sur l’un des côtés de laquelle est une maison de détention. Les fenêtres d’en haut sont calfeutrées ; celles d’en-bas sent libres, mais voilées à quelques pas de distance par une palissade de planches, qui règne autour de la maison, et au milieu de laquelle on distingue, en dehors, une porte et un banc.



Scène PREMIÈRE

Bernard, seul et assis. Il se retourne et secoue la tête comme un homme de mauvaise humeur.

Rien à faire… presque rien à faire — Diable d’homme ! Toute la besogne est pour lui. — J’ne lui en voulons pas pourtant : c’est un si bon garçon ! Trop bon, seulement… Et qu’est-ce qui lui en revient ? Là, voyons, qu’est-ce qui lui en revient ? La préférence, c’est vrai, sur moi, sur tous les commissionnaires du quartier… Mais après ? un mal de chien, et puis c’est tout. — Quelques billets d’cent sous, p’t’être, par-ci, par-là, quand ils sont à leur aise : mais, c’est précisément ceux-là qu’il se soucie le moins de servir… Je