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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/126

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lydie.

Deux hommes de journée, deux monstres, âgés tout au plus de vingt à vingt-deux ans ; deux de ces élèves de la nature et de l’irréligion[1], qui marchent à l’échafaud par toutes les routes d’une brutale ignorance, s’étoient déjà fait renvoyer de plusieurs fermes de Mordeck pour leur paresse et leurs déportemens. Cependant la disette d’ouvriers rendant leurs bras nécessaires, on les gardoit au château sous la surveillance de l’économe, qui, par ordre de madame de Mordeck, avoit racheté leur conscription. Surpris maintefois à voler le bois, le poisson, les outils, toujours on leur avoit fait grâce, dans l’espoir de les ramener

  1. L’absence de l’Évangile a ensanglanté les campagnes, comme l’abus de la philosophie a renversé les autels et les trônes. (Note de l’auteur, 1re édition, publiée en 1809.)