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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/136

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lydie.

reuse, mais adorée… Valmont demeura quelque temps écrasé sous le poids d’une terreur à laquelle il croyoit être inaccessible. Assis sur une pierre à deux cents pas de la maison, tenant dans ses bras l’expirante Lydie couverte seulement du manteau de son père, il suivoit d’un œil éperdu les progrès dévorans de cet effroyable incendie. On eût dit que des mains invisibles renouveloient le feu à mesure que l’on travailloit à l’éteindre ; des bouffées de vent portoient d’un bâtiment à l’autre les torches tout allumées, ou rallumoient la flamme pâlissante ; les meules ardentes, éparpillées dans les airs, retomboient sur la cime des arbres, dont cette pluie de feu grésilloit les rameaux. La lune, à son déclin, dévoilée, éclipsée tour à tour par les monceaux de nuages que chassoit au loin l’ouragan, eût à peine éclairé cette scène de désolation, si vingt flambeaux gigan-