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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/214

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lydie.

moiselle Miller, et prioit celle-ci de venir recevoir ses adieux : — « Ne pouvant, ajoutoit-il, soutenir de long-temps la vue de celle… » — Là, mademoiselle Miller cessa de lire. — « Homme affreux ! dit Lydie avec amertume ; il ne sera pas content qu’il ne m’ait ravi la tendresse de mon père. » — Mademoiselle Miller la regarda. — « Quelqu’injuste que soit votre haine pour Valmont, lui dit-elle d’un ton pénétrant, je suis pourtant bien aise de vous en voir prévenue ; elle vous épargne un grand chagrin : que deviendriez-vous, ma chère, si vous l’aimiez ? » — Un léger frisson empêcha Lydie de répondre. On servit. Elle ne put déjeûner, ne prit à cinq heures que l’absolu nécessaire, et, à six, se mit à écrire : c’étoit à son père. Mademoiselle Miller se chargea de sa lettre, et sortit pour se rendre auprès de ses deux amis. Elle ne rentra qu’à onze heures pas-