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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/249

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lydie.

voudroit mourir pour ce qu’on aime : on le dit en santé parfaite ; on le dit quand on se croit aimé, et l’on suppose aussi que le sacrifice seroit volontaire. Mais quand la mort est là, qu’elle y est malgré nous, et qu’elle approche, guidée par les tourmens d’un amour malheureux ou trahi, il est rare que cette vision n’opère la guérison du cœur ; plus rare encore qu’une invincible aversion ne succède au sentiment trop tendre qui avoit menacé la raison et la vie. Valnont, qui ne savoit point haïr, fut seulement guéri, le fut bien, et, pour premier usage du plein retour de ses facultés, se recueillit avec délices dans le calme absolu d’un esprit dégagé de toute prévention haineuse, et des puériles inquiétudes de l’amour. Son travail, désormais sa seule passion, exigeoit d’ailleurs une indépendance inconciliable avec l’attirail soucieux d’un ménage. Il s’étoit,