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lydie.

tableau qui peut me laisser de vous, de vos talens, un souvenir selon mon cœur… Connoissez-vous, ah ! dites-moi, vous rappelez-vous ce touchant épisode… ? » — Valmont prit en tremblant le livre que Lesbia soutenoit de l’autre main : c’étoit la première partie de la divina Comedia du Dante ; c’étoit l’histoire plaintive de la tendre et coupable Françoise d’Arimino[1]. — « Malheureuse Françoise ! continua-t-elle d’une voix tremblante, ton odieux hymen lioit la

  1. Françoise de Polente, fille du prince de Ravenne, et mariée au tyran d’Arimino (ou Rimini). Son amant étoit aussi son beau-frère. Le mari les surprit un jour, et les poignarda. Cet époux, bossu, borgne et jaloux, avoit une femme trop belle et un frère trop aimable ; et ce qui intéresse en leur faveur, c’est qu’ils s’étoient aimés, et promis foi et mariage avant qu’elle eût été contrainte de donner sa main à l’aîné, qui étoit souverain, etc.
    Cinquième chant du poëme de l’Enfer, du Dante, note et traduction de M. de Rivarol.