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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/31

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lydie.

respectée de sa famille, et depuis justifiée par une suite de succès qui avoient sauvé sa fortune de quelques orages politiques. Valmont, toutefois, n’étoit parfaitement sage que depuis qu’il avoit renoncé à l’espoir d’être jamais parfaitement heureux. Valmont n’aimoit plus, ne vouloit plus aimer ; avoit sans cesse présens à la pensée les travers, les défauts de ce sexe tant décrié, dont sa jeunesse fut idolâtre ; réprimoit par un travail forcé les élans continuels d’une imagination embrasée de souvenirs, et ne rencontroit pas une femme, une femme jolie, que son esprit, toujours sur la défensive, ne s’attachât et ne parvînt bientôt à découvrir en elle l’antidote trop certain du pouvoir de ses charmes. Ce combat secret, son aversion naturelle pour tout ce qui étoit afféterie ou molle complaisance ; son humeur franche, quelquefois sombre, ses réparties