Aller au contenu

Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
lydie.

Hilaire, alors irrité tout de bon, continua avec plus de force : — « Vous n’êtes pas certaine d’être aussi heureusement partagée. La présomption qui vous aveugle prend sa source dans une erreur bien funeste, et que je vais détruire d’un seul mot. Vous n’avez rien à attendre de moi. Notre fortune, très-altérée par les malheurs de l’émigration, fut entièrement dissipée par le luxe de votre mère. Je voulois épargner ce reproche à sa mémoire ; je voulois vous laisser jouir en paix des illusions de votre âge, et seconder la discrétion si touchante de ma sœur, dont la maison, dont les bienfaits sont votre unique ressource et mon dernier refuge. Mais, pour vous rendre digne de ces tendres égards, il falloit faire preuve d’un naturel plus doux ; il falloit, mademoiselle, être modeste et réservée, consulter vos parens, respecter leurs amis, attendre avec soumission que leur