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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/48

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lydie.

Cependant elle fut triste le jour de son départ. Accoutumée déjà au rôle de souveraine, qu’une femme ne joue jamais si bien qu’avec l’amant qu’elle n’aime pas, elle éprouva d’abord un vide d’esprit qu’elle prit pour un tendre regret : elle le dit, et chacun fut persuadé qu’elle ne pouvoit plus vivre sans Alphonse. Le seul Adhémar n’en croyoit rien. Il l’avoit vue préoccupée, inquiète, portant autour d’elle, tandis qu’Alphonse lui parloit, des yeux où se peignoient beaucoup moins l’ivresse d’un amour mutuel que l’ennui d’entendre la même chose sans cesse répétée par la même personne. Adhémar, lui, n’avoit pas encore parlé ; il savoit combien la femme la moins coquette est accessible à la crainte de causer le désespoir, la mort du malheureux qu’elle sacrifie ; il savoit combien les notions nouvelles, inséparables de l’approche d’un mariage, jettent