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Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/113

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la lente épreuve

 
Révérez-les très humblement,
Ils ont sauvé l’homme et la femme.
Voici l’eau, voici le froment.

Une voix monte vers la voûte
Sévère et tendre tour à tour
Et le sceptique qui l’écoute
Pleure de tendresse et d’amour.
Une voix monte vers la voûte :


C’est le prêtre, qui dit l’histoire du passé,
L’homme nu, gémissant et luttant sans relâche
Pour défendre son corps, son gîte menacés,
Il mourait, et son fils héritait de sa tâche
Et la race croissait par le vaste univers,
Frappait la bête fauve et détournait le fleuve,
Élevait la maison et sillonnait les mers,
Créait des arts subtils et des ressources neuves…
Et de tous les combats, l’homme sortait vainqueur,
À l’univers immense il arrachait ses voiles ;
Un orgueil légitime envahissait son cœur
D’avoir connu les lois des lointaines étoiles !
Qu’importait le néant de chaque homme mortel,
Que sa route ici-bas fût de courte durée ?
L’humanité demeure et grandit sous le ciel
Et de ses serviteurs, la gloire est assurée.